Il mediatore europeo

L’idée de créer un médiateur de l’Union européenne est née de la conviction que le processus de démocratisation des relations entre les institutions et les citoyens se fonde également sur le principe de transparence de l’action administrative européenne et sur la reconnaissance du droit des particuliers à s’adresser à un organe indépendant pour se plaindre de cas de mauvaise administration dans les activités des institutions, organes et organismes de l’Union.
En effet, dès sa création, les citoyens ont immédiatement manifesté un vif intérêt pour la forme de protection offerte par le Médiateur européen, à tel point que le nombre de plaintes soumises à son bureau a atteint des niveaux significatifs dès les premières années de son activité, montrant, par la suite, une tendance à la croissance continue.
Cette relation s’est progressivement renforcée au fil du temps, grâce au travail important réalisé par Jacob Söderman, Nikiforos Diamandouros et Emily O’Reilly, chacun d’entre eux ayant également contribué à l’évolution de l’organe.
En effet, la nature du Médiateur européen a subi des changements substantiels au fil des ans, passant d’un simple moyen alternatif de résolution des litiges, donc intéressant pour les individus uti singuli, à un mécanisme conçu pour promouvoir la bonne gouvernance et une plus grande responsabilité démocratique dans le système, dans l’intérêt général de l’Union européenne en soi.
Dans le cadre de ce processus d’évolution, un élan particulièrement énergique a été donné par l’actuelle Médiatrice européenne Emily O’Reilly, notamment par le renforcement des enquêtes d’initiative sur des questions systémiques, telles que la transparence législative, le lobbying ou la protection des droits de l’homme.
L’approche utilisée par Emily O’Reilly, dans l’une des périodes de crise les plus intenses du processus d’intégration européenne, peut s’avérer être un outil essentiel pour reconnecter la relation entre les citoyens et les institutions européennes, ainsi que pour donner un élan au processus de démocratisation de l’Union européenne, à travers l’affirmation d’une administration plus ouverte, transparente et proche des citoyens.
C’est précisément pour cette raison que, vingt-cinq ans après sa création, il a été jugé utile de mener une enquête approfondie sur le Médiateur européen, en se concentrant sur la pratique suivie jusqu’à présent et les objectifs atteints, notamment en termes de développement du concept de bonne administration et de redéfinition de la relation citoyen-institution.