Popoff

Il fait nuit noire lorsqu’un enfant que personne n’a jamais vu frappe à la porte de Cimino, un vieil homme un peu étourdi. Emmitouflé dans plusieurs couches de vestes, il n’a qu’une seule question à poser : « Excusez-moi, monsieur, avez-vous vu mon père par hasard ? ». Dans le village, la nourriture se fait rare, de vieilles rancunes jamais apaisées sont toujours sur le point d’éclater en tragédie, d’anciennes injustices attendent d’être vengées et les habitants diminuent de jour en jour à cause de mystérieuses lettres d’expulsion. Sans nom et sans maison, l’enfant, rebaptisé Popoff, sait que ses parents sont quelque part et, avec l’aide des rares personnes disposées à lui donner un coup de main, il est déterminé à les retrouver. Avec le même mélange de comique et de tragique, de réalisme et de conte de fées, de langue littéraire et de dialecte qui a fait de Sangue di Giuda l’un des débuts les plus appréciés de ces dernières années, Graziano Gala raconte avec une incroyable délicatesse l’histoire du petit Popoff qui tombe amoureux des bougies votives, suit une douce berceuse chantée au cœur de la nuit par les haut-parleurs du supermarché, assiste impuissant au terrible spectacle de la cruauté humaine. Sans jamais se lasser de répéter la même question désespérée : « Avez-vous vu mon père par hasard ? ».