Di spalle a questo mondo

S’il est vrai que chaque existence vient au monde pour incarner un drame, celui de Ferdinand Palasciano et de sa femme Olga Pavlova Vavilova est parmi les plus douloureux et les plus irréductibles : c’est le drame de l’imperfection. Depuis son enfance, Ferdinando a haï la mort au point de faire du salut son obsession en tant que médecin. Mais une vocation aussi grande, confrontée aux injustices subies, ne peut qu’échouer et trouver refuge dans la folie. Olga, dans son enfance à Rostov, a dû faire face à l’aliénation maternelle, quintessence de l’Histoire et de la fragilité. La seule échappatoire est la fuite, freinée par des racines cachées sous la neige et par un handicap, qui devient destin et communion avec l’imparfait. Mais peut-on vivre à deux pas de l’idéal ? Ferdinand, depuis l’obscurité de sa raison ternie, continuera à sauver des ânes et des marionnettes ; tandis qu’Olga, bien que guérie par la science et l’amour de Ferdinand, recommencera à boiter. Vous ne croyez pas que lorsque nous nous brisons, c’est pour toujours ? La question qu’Olga pose au peintre Edoardo Dalbono est la synthèse d’une irréparabilité et d’une chute qui restent éternelles.