Donnaregina
par Ciabatti, Teresa
Qui est vraiment « O Nasone », accusé de vol à main armée, d’association de malfaiteurs, d’association mafieuse, de 182 homicides commis et commandités ? C’est la question que se pose la journaliste à qui le journal confie la tâche d’interviewer le super boss. Elle qui ne connaît rien à la criminalité, qui s’est toujours occupée d’adolescents, tout au plus de chanteurs, d’actrices, de gens du spectacle. C’est la rencontre de deux mondes très éloignés qui doivent le rester, du moins dans l’intention de la protagoniste. Pourtant, lorsqu’il commence à parler, quelque chose change. Cet homme impitoyable qui élève des pigeons et croit aux ovnis commence à l’intéresser. Pas tant lorsqu’il s’attarde sur les chroniques de vols, de fusillades et de vendettas, mais plutôt pour la nostalgie qui vibre dans les récits des femmes rencontrées et perdues, des amis assassinés, des affections familiales. Bref, lorsque, sans renier son passé, le boss se montre vulnérable. Le doute : est-il en train de la manipuler ? C’est sur le plan des relations affectives que le boss et l’écrivaine se rencontrent : dans les blessures de parents incertains, peut-être fautifs. Dans le mystère des enfants avec lesquels ils ne savent plus communiquer et qu’ils craignent d’avoir perdus à jamais. La confrontation entre eux, toujours empreinte de méfiance, se transforme alors en un voyage entre souvenirs, confessions, malentendus et projections, mais surtout en révélations sur des enfants qui ne sont pas ce qu’ils croient. Ainsi, lorsque la protagoniste se retrouve à chercher les traces du fils de Misso dans les rues de Naples, elle comprend qu’elle cherche quelqu’un d’autre : sa fille qui lui échappe. Au cours des quatre années qui ont suivi son dernier roman, le regard de Teresa Ciabatti nous a manqué, son style unique, sa lucidité, son ironie, l’équilibre absolu de son phrasé. Avec l’intensité et l’anticonformisme radical de son écriture, Ciabatti conduit une protagoniste qui lui ressemble dans des territoires à première vue lointains et indéchiffrables, pour la ramener chez elle plus douloureuse et plus sage, capable de reconnaître la lueur de l’humain partout où elle se présente.
- Maison d’édition Mondadori
- Année de publication 2025
- Nombre de pages 228
- ISBN 9788804761433
- Droits étrangers elena.biagi@mondadori.it
- Ebook disponibile
- Prix 19.00
Ciabatti, Teresa
Teresa Ciabatti, née et élevée à Orbetello, vit à Rome. Ses romans sont : Adelmo, torna da me (Einaudi Stile Libero), I giorni felici (Mondadori), Il mio paradiso è deserto (Rizzoli), Tuttissanti (Il Saggiatore), Matrigna (Solferino). Avec La più amata (Mondadori), elle a été finaliste du prix Strega en 2017. Sembrava bellezza est sorti en 2021. Elle collabore avec le Corriere della Sera, Sette et la Lettura.
