Eravamo immortali

Stefano et Nando, les deux amis « immortels » de ce roman, viennent de loin. Ils traversent soixante ans de notre histoire et, tels des héros homériques, évoluent sous les murs de Troie qui sont tour à tour la retraite dramatique de Russie en 1943, les luttes ouvrières chez Fiat, la bataille pour un nouveau bien-être, la révolte des jeunes générations. Stefano et Nando se battent, pour le meilleur et pour le pire, pour une idée du monde qui grandit avec eux, avec leurs amours, leurs familles, et qui n’oublie jamais l’amitié qui les lie. Ils appartiennent au peuple et c’est au sein du peuple qu’ils mûrissent le patrimoine d’émotions qui les a marqués. Ils sont tous deux nés comme des espoirs du cyclisme, et ils restent attachés à ce rêve sur deux roues comme à l’horizon d’un défi qui semble ne jamais s’épuiser. Stefano et Nando appartiennent au peuple et Eravamo immortali est un véritable roman populaire, qui multiplie les passions et les déchirements, qui fait bouger les personnages et les destins, qui glisse le long de la chaîne des années jusqu’à ce que les deux amis se retrouvent face à des responsabilités de plus en plus nettes, y compris la dernière, énorme, qui concerne le sens de leur amitié. On entre dans cette histoire et on se met immédiatement à courir ; et à chaque tournant narratif, on se retrouve avec l’angoisse de savoir quel sera le chemin qui nous appellera à participer, à savoir, à nous émouvoir. Louange à Cassardo, écrivain qui n’a pas peur et qui, comme un fleuve en crue, met les raisons du récit au service de notre identité, qui vient du passé et regarde au-delà du présent.