Filosofia e storia. Viste da un filosofo parziale e pieno di pregiudizi

« À l’école, à part les matières scientifiques, on n’étudie en réalité que l’histoire. Si vous avez suivi un cursus classique, vous vous êtes rendu compte que vous n’avez pas étudié la littérature italienne, mais l’histoire de la littérature italienne. Il en va de même pour l’histoire de la littérature latine et l’histoire de la littérature grecque. Ensuite, vous n’avez pas étudié la philosophie, mais l’histoire de la philosophie (avec le même professeur d’histoire). Et vous n’avez étudié ni la musique ni les arts visuels, mais l’histoire de l’art. Et bien sûr, vous avez étudié l’histoire : politique, militaire, culturelle, économique, sociale… Il n’y a que l’histoire. Dans les lycées autres que classiques, les programmes des matières littéraires sont réduits, de peu ou de beaucoup, mais ils suivent les mêmes critères généraux, car à l’époque où les lignes fondamentales des programmes ministériels ont été établies, le lycée classique était le modèle de tous les autres. Mais comment étudier autrement les matières littéraires ? Les programmes, qui s’inspirent encore de la philosophie historiciste, constituent un obstacle majeur pour les enseignants intelligents et innovants qui cherchent à faire de l’école une expérience passionnante pour leurs élèves. Dans ce livre, j’ai essayé de montrer que l’approche historiciste, avec l’importance exagérée accordée à l’histoire et la sous-évaluation parallèle des connaissances techniques et scientifiques, impose aux élèves un régime intellectuel monotone. Elle ne les encourage pas à lire les classiques ni à s’adonner sérieusement aux arts. Elle ne leur apprend pas à écrire. Surtout, elle ne leur apprend pas ce que signifie, en théorie et en pratique, en philosophie comme dans la vie, prendre position sur la base d’arguments, de preuves, de raisons, en évaluant le pour et le contre, en écoutant les raisons des autres. »