I figli dell’istante

Tout peut arriver en un instant. Des pères refuser d’être parents, un amour se révéler ou au contraire se briser, une petite fille mépriser son enfance en se comportant plus sérieusement que n’importe quel adulte. Suspendus dans un présent éternel, les protagonistes de ce roman incarnent toutes nos contradictions, nous renvoyant comme dans un miroir le reflet de ce que nous ne voulons pas voir. Nous sommes à l’aube des années 80, et autour de Nico Quell – un jeune homme volage et sans qualités qui s’apprête à partir à l’armée – et Nanni Zingone – l’ami qui a pris en charge de maintenir l’unité de sa jeune famille – évolue une troupe de personnages irrésistibles, tels les éclats d’un chef-d’œuvre perdu. La décennie la plus hédoniste déploie dans ces pages une humanité irisée, sur les terrasses d’une cathédrale ou au sommet d’un volcan, dans les cubicules d’un bureau ou au chevet d’un vieillard délirant. Comment explorer tous les liens possibles entre eux ? Dans ce fleuve littéraire, nous suivons donc la diaspora le long de la botte italienne, composée de professeurs et de militaires, de filles de personne et de filles au pair, de bandes de terroristes, de magiciens, de belles-mères autoritaires et de mannequins inaccessibles. Un essaim de lucioles qui, l’espace d’un instant, illumine des scènes d’amour et de son contraire, puis la rédemption et la chute, la quête inépuisable de la joie même dans les frustrations quotidiennes. Le résultat est une œuvre changeante et hypnotique, qui entrelace avec une lucidité désarmante le fil dont sont tissées nos vies.