Il dominio della resa

1984. Berlin-Est est une immense prison à ciel ouvert, enfermée dans un mur infranchissable qui divise la ville en deux. Un monde de fer et de béton, oppressant et opaque, surveillé dans ses moindres recoins par la Stasi, le service secret le plus omniprésent et le plus puissant qui ait jamais existé, qui utilise les yeux d’une armée d’espions, par profession ou par contrainte. Ici, tous les gens, tous les lieux ont des oreilles et une mémoire ; ici, l’amitié ne peut exister car n’importe qui, n’importe quel jour de l’année, peut être interrogé et brisé ; ici, on exerce une médiocre toute-puissance sur le destin des innocents. Immanuel le sait bien : accusé vingt ans plus tôt de dissidence et séparé de sa petite fille, il n’a cessé depuis lors de la chercher parmi les visages de toutes les jeunes inconnues qu’il croise dans la rue. Il est perdu dans une solitude que seule Tanja, une veuve qui ne croit plus à l’amour, parvient à soulager. Irene, qui aime la littérature et rêve de franchir la frontière qu’elle aperçoit depuis sa fenêtre, au sommet d’un des nombreux immeubles de Berlin, sait aussi combien il est difficile de regarder un horizon inaccessible. Elle aimerait planifier une fuite folle, mais elle est freinée par sa passion pour Klaus, un haut officier de la Stasi et un homme marié, avec lequel elle vit une relation faite de rencontres fugaces, de séparations silencieuses et de retours bouleversants. Pour Immanuel, Irene et Klaus, le moment viendra de choisir entre la liberté, l’amour et eux-mêmes. Francesco Pala revient scruter le monde caché derrière le rideau de fer et, avec son regard lucide habituel sur l’Histoire, il met en lumière des existences possibles et des événements réels qui ne doivent pas être oubliés.