La piccinina

L’histoire vraie et désormais presque oubliée des « piccinine » de Milan, ces petites couturières qui, en 1902, se sont unies pour faire grève et faire valoir leurs droits face à un monde d’adultes qui souhaitait les exploiter et les sous-payer. Le personnage de Nora est né de la fascination suscitée par le portrait « La piscinina » d’Emilio Longoni, peintre divisionniste qui sera ensuite qualifié de défenseur des anarchistes et que Montemurro transforme en personnage clé du roman. Une histoire émouvante d’amitiés et d’amours se déroule tandis que, dans un Milan pauvre et secoué par les troubles populaires, Nora organise la première grève des mineures, « les piscinine », des filles et des adolescentes exploitées dans le monde des modistes, des couturières et des usines textiles. À l’âge de cinq ans, en 1890, Nora est représentée par Emilio Longoni. Le tableau qui en résulte deviendra aussi célèbre que L’oratore dello sciopero (L’orateur de la grève). Il s’agit de La piscinina, terme dialectal en vogue à Milan à l’époque. Les piscinine, des filles âgées de cinq à dix-sept ans, effectuaient les travaux les plus divers, tels que modistes, apprenties couturières, coursières de vêtements dans les usines textiles. Elles étaient exploitées, sous-payées, comme presque tous les membres des classes populaires de l’époque. Nora grandit sans amour, dans une famille ouvrière. Son père mourra pendant la protestation du pain, devant les canons de Bava Beccaris. Quelques années plus tard, Nora, encore adolescente, mènera la première grève des mineures, les piscinine. Des fillettes et des adolescentes y participent. Pendant dix longs jours, période pendant laquelle se déroule l’intrigue du roman, elles parcourent les rues de Milan, chantant l’hymne des travailleurs et harcelant les crumire. Cependant, l’histoire de Nora a un côté nettement plus personnel et sentimental. Les amitiés, les rivalités, les trahisons, le premier amour, les violences faites aux femmes et aux mineures s’entremêlent dans une histoire de formation féminine. Le décor est celui d’un Milan surprenant : pauvre, populaire, vivant, en colère, en effervescence.