L’arte della gioia

L’art de la joie est un livre posthume : il est resté abandonné pendant vingt ans dans un coffre et, après avoir été refusé par les principaux éditeurs italiens, il a été imprimé en quelques exemplaires par Stampa Alternativa en 1998. Mais ce n’est que lorsqu’il est sorti à l’étranger – en France, en Allemagne et en Espagne – qu’il a reçu la reconnaissance qu’il méritait. Dans le roman, tout tourne autour du personnage de Modesta : une femme pleine de vie et dérangeante, puissamment immorale selon la morale commune. Une Sicilienne, une « carusa tosta » (une femme forte) où se mêlent sensualité et intelligence, qui traverse des tempêtes historiques et sentimentales protégée par un talisman intérieur infaillible : « l’art de la joie ». Modesta est née le 1er janvier 1900 dans une maison pauvre, dans une région encore plus pauvre. Mais dès le début, elle est consciente, dans son corps et dans son esprit, qu’elle est destinée à une vie qui va bien au-delà des frontières de son village et de sa condition. Encore enfant, elle est envoyée dans un couvent et, à la mort de la mère supérieure qui la protégeait, dans un palais noble. Là, son immense talent et son intelligence machiavélique lui permettent de contrôler les cordons de la bourse de la maison et de se convertir en aristocrate grâce à un mariage de convenance. Tout cela sans jamais cesser de séduire des hommes et des femmes de tous genres. Amie généreuse, mère affectueuse, amante sensuelle, Modesta traverse l’histoire du XXe siècle avec cette force qui distingue tous les grands personnages de la littérature universelle.
- Maison d’édition Einaudi
- Année de publication 2008
- Nombre de pages 540
- ISBN 9788806189464
- Droits étrangers valeria.zito@einaudi.it
- Prix 21
Goliarda Sapienza (1924-1996) est née à Catane dans une famille socialiste révolutionnaire. À partir de l’âge de seize ans, elle vit à Rome, où elle étudie à l’Académie d’art dramatique. Dans les années 50 et 60, elle a joué au théâtre et au cinéma, travaillant notamment avec Luchino Visconti (dans Senso), Alessandro Blasetti et Citto Maselli. Son premier roman, Lettera aperta (1967), a été suivi de Il filo di mezzogiorno (1969), L’università di Rebibbia (1983), Le certezze del dubbio (1987) et, à titre posthume, L’arte della gioia (1998), les récits Destino coatto (2002), Io, Jean Gabin (2010), Il vizio di parlare a me stessa (2011), les poèmes Siciliane (2012) Ancestrale (2013), La mia parte di gioia (2013), Elogio del bar (2014), Tre pièces e soggetti cinematografici (2014), Appuntamento a Positano (2015) et Lettere e biglietti (2021), Scrittura dell’anima nuda (2022), Autobiografia delle contraddizioni (2024). Le prix littéraire Goliarda Sapienza « Racconti dal carcere » (Récits de prison) a été créé en son nom.
