Malanima

Sur l’île, tout le monde ne va et vient pas de la même manière. Il y a ceux qui arrivent avec le soleil de mai et repartent avec les premières pluies de septembre. Il y a ceux qui font des allers-retours quotidiens, sans plus se demander à quelle rive ils appartiennent vraiment. Et puis il y a ceux qui, confrontés à un tournant dans leur vie, ont dû choisir entre rester ou embarquer pour un départ qui pourrait signifier un adieu. Les deux choix laissent une marque invisible et profonde. Mia l’a appris dès son enfance à travers l’histoire de sa famille : sa mère Teresa est restée, convaincue que l’île était la seule réalité possible, tandis que sa tante Nietta est partie dès qu’elle a pu. Elle continue de vivre ces conflits à l’adolescence avec Giulia, Anna et Nello, ses amis de toujours. Mais aujourd’hui, c’est Marina, la jeune fille de la ville qui ne partira pas avec les pluies de septembre, qui vient semer le trouble. Si différente et parfois distante, Marina suscite des sentiments contradictoires : de la curiosité au mépris, de l’attirance à l’envie. Mia, en revanche, voit surtout en elle le charme de quelqu’un qui vient d’ailleurs. Pourtant, Marina traîne derrière elle des liens ancestraux – sa mère Lia est étroitement liée à l’île par un traumatisme et une ancienne amitié avec Teresa – et semble destinée à faire resurgir des secrets inavouables. Avec une prose envoûtante et un rythme solennel, Rosita Manuguerra a écrit un roman initiatique lumineux qui, à partir d’un décor insulaire, explore des thèmes universels. Malanima est l’histoire de deux jeunes filles dans laquelle résonne et s’accomplit le récit de l’émancipation de leurs mères, une histoire capable de creuser profondément dans le cœur de chacun d’entre nous et de nous rappeler que les destinations des départs et des retours, des au revoir et des adieux, ne sont rien d’autre que des lieux de l’âme.