Pietà
par Galetta, Antonio
Au cœur de cette histoire, un pays en pleine campagne électorale qui ressemble à un théâtre de guerre. Le narrateur est un « nous » téméraire – où se mêlent intérêt collectif et égoïsme, idéalisme et désenchantement – qui passe fébrilement de « l’un des nôtres » à « l’un des leurs » puis à « la femme qui nous trahira ». Ce roman est un pied-de-biche : il met à mal les dynamiques silencieuses du pouvoir et, ce faisant, nous met à nu. Sans pitié. Les partis candidats à l’administration d’un village anonyme du sud ont des noms étranges : il y a le nom bien connu de « Calderone degli uscenti e degli ex-oppositivi » (le chaudron des sortants et des anciens opposants), il y a « Casa dolce Casa » (ma douce maison) qui veut changer le statu quo, il y a la vague appellation « Délégation locale d’une force nationale » et enfin les xénophobes haineux de « Contro-Riace » (contre Riace). Au milieu de ces armées Brancaleone, dans les jours frénétiques de la campagne électorale, se déchaîne une lutte féroce et subtile, sans exclusion de coups, un jeu dangereux où le bien public s’effrite au profit de l’intérêt privé. Dans ce livre, vous trouverez des scènes grotesques, des amours et des trahisons, une galerie de citoyens insoupçonnables avec leurs vies et leurs imbroglio. Un inventeur visionnaire, une prophétesse de la haine raciale, un prêtre, une myriade de politiciens aux intérêts multiples mais aux idées rares… Et puis vous trouverez une histoire à la première personne du pluriel, racontée par un « nous » téméraire qui coïncide avec les voix de ceux qui, dans le village, décident de descendre dans l’arène et de prendre parti. Le résultat est une analyse lucide et divertissante du pouvoir, qui explore les mécanismes subtils de la persuasion, raconte la valse des compromis, les tentacules de la criminalité, les sophistications de la chose publique. Antonio Galetta observe l’infiniment petit de la province comme s’il regardait un diorama, une maquette, mais en réalité, il ne fait que parler de nous tous, de notre nature animale et politique. Avec une urgence émouvante et un langage engagé à recoudre la déchirure entre les mots et les choses, Galetta nous plonge dans le monde et nous dit qu’il est grotesque, dur, cannibale, pervers, désespéré ; et pourtant, en même temps, son livre est une prière.
Antonio Galetta (Ceglie Messapica, 1998) est doctorant en littérature italienne à l’Université de Pise et à la Sorbonne Université. Il écrit dans des magazines papier et en ligne. Pietà (Einaudi 2024) a été finaliste de la XXXVIe édition du Prix Italo Calvino.
- Maison d’édition Einaudi
- Année de publication 2024
- Nombre de pages 272
- ISBN 9788806263201
- Droits étrangers Valeria Zito
- Droits étrangers vendus UK & Commonwealth (Foundry Editions)
- Ebook www.einaudi.it
- Prix Premio Campiello Opera Prima 2025
- Prix 18.00
Galetta, Antonio
Antonio Galetta (Ceglie Messapica, 1998) est doctorant en littérature italienne à l’Université de Pise et à la Sorbonne Université. Il écrit dans des magazines papier et en ligne. Pietà (Einaudi 2024) a été finaliste de la XXXVIe édition du Prix Italo Calvino.
