Sembrava bellezza

C’est une femme, une écrivaine, qui nous accueille dans les pages de ce roman. Après s’être sentie marginalisée pendant de nombreuses années, elle a finalement connu le succès. Elle vit une période exaltante de revanche, qu’elle tente de garder précieusement, mais qui lui échappe chaque jour un peu plus. Tout comme sa fille, qui refuse de lui parler et a déménagé loin d’elle. Partagée entre le ressentiment et la consternation face au temps qui passe, elle est rejointe par Federica, sa meilleure amie du lycée, qui revient la chercher après trente ans. Elle ramène également dans son présent sa sœur aînée Livia, déesse à la beauté surnaturelle, modèle inaccessible à leurs yeux d’adolescentes maladroites, qui, à la suite d’un accident, est restée prisonnière dans l’esprit d’une éternelle jeune fille. Comme à l’adolescence, les pensées se reflètent, se repoussent et se mélangent à nouveau. La protagoniste explore le passé à la recherche d’une vérité, sur elle-même et sur Livia, tout en essayant de reprendre le fil de son existence ébranlée : le travail, les amours. Livia était et reste un mystère insondable : miracle de beauté préservée dans l’inconscience ? Ou phénomène de foire ? Enveloppés dans les méandres d’une narration envoûtante, nous suivons la protagoniste dans un voyage à la fois privé et générationnel, intérieur et concret. Et tandis qu’elle aspire à arrêter le temps pour ne pas perdre sa gloire, le sort de Livia est là pour nous rappeler ce qui peut arriver lorsque la jeunesse se cristallise dans un présent immobile : une jeune fille de dix-huit ans dans le corps d’une femme de cinquante ans, un papillon emprisonné dans l’ambre. Sembrava bellezza est un roman sur le passage impitoyable du temps et sur la façon dont, en le retraçant, on peut rencontrer le pardon et la tendresse, avant tout envers soi-même. Un roman sur les mères et les filles, les amies, dans lequel l’autrice met en scène les relations, entre femmes et pas seulement. Un roman animé par un regard qui met le feu aux poudres de la réalité et qui, sans épargner aucun poison, embrasse toutes les faiblesses humaines.