Un amore

Milan, avec ses immeubles gigantesques, ses petites places, ses dédales de ruelles, est à la fois le portrait d’une métropole à un moment précis de l’histoire et le symbole de la tour de Babel de tous les temps. C’est dans ce décor que se déroule l’histoire du protagoniste de Un amore : un homme qui ne se rend pas compte qu’il a trop attendu, qui est resté jeune dans son for intérieur et qui croit que les sentiments peuvent faire des miracles. C’est ainsi que ce professionnel mûr tombe éperdument amoureux d’une très jeune femme, mais déjà imprégnée du cynisme et de la lassitude morale d’une époque. Seul roman érotique de Buzzati, Un amore a surpris, lors de sa première parution, les lecteurs habitués aux thèmes habituels de l’écrivain. Pourtant, même ces pages apparemment « différentes » poursuivent l’exploration des inquiétudes de l’homme contemporain – et de l’homme tout court – en explorant la dimension du sentiment et en décrivant la parabole d’un amour véritable, d’une limpidité exemplaire, destiné à se perdre dans le mensonge comme dans un labyrinthe.