Un giorno di guerra

Le temps de la réalité n’est qu’un seul jour, car une seule occasion est donnée à la réalité, et c’est un jour de guerre : celle que les vivants mènent depuis leur naissance pour rester en vie, les guerres historiques d’hier et d’aujourd’hui, la guerre des choix et des relations affectives. De ce temps réel, limité et incessamment dialectique, et en particulier du conflit entre l’objet et le regard, naît aussi la poésie. Dans la section Rome 1944 / 2024, le nain Elia de Piazza Armenia, tué par erreur par la contre-artillerie, est inventé, tout comme l’est la petite fille qui rencontre le partisan dans la Via Rasella. Lui, le partisan, a bel et bien existé : il s’agit de Rosario Bentivegna, courageux exécutant de l’action anti-allemande qui eut lieu dans cette rue le 23 mars 1944. L’expression « ibn sharmuta » qui revient dans le poème Soldati est l’insulte par excellence dans le monde arabe (« fils de pute »). D’autres allusions évidentes à la réalité contemporaine disséminées dans le livre pourront être facilement saisies par le lecteur.