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Lidia a vingt-trois ans, une audition importante à passer et de nombreuses nuits blanches : celles passées devant le miroir à se regarder sans se reconnaître. Elle est l’une des violoncellistes les plus talentueuses du conservatoire de Palerme, mais depuis quelque temps, elle ne sent pas à son aise dans son corps. Pourtant, c’est la Lidia que ses parents ont élevée et que Dalila aime. Dalila, qui ressemble à une princesse de conte de fées, sa petite amie pianiste, avec laquelle elle va passer l’examen qui pourrait la mener à Berlin. Peut-être. Car lorsqu’une autre opportunité se présente, celle d’entreprendre une transition, même le plus grand des rêves professionnels semble pâlir face à l’espoir de pouvoir enfin se sentir soi-même. À plusieurs kilomètres de là, à Prague, Leo vit entre les chambres de motel et les boîtes de nuit, traînant derrière lui un sentiment de solitude et de défaite, jusqu’à un soir particulièrement désespéré où il rencontre Selene, une drag queen salvatrice et fatale, double comme l’âme de la ville où ils vivent. Alors que leurs vies précaires s’entremêlent, Leo en vient à se demander si elle l’a aidé uniquement pour le mener plus sûrement à sa perte. Dans les plénitudes et les vides des histoires de Lidia et Leo, qui se reflètent et se poursuivent à travers les années et les distances, Martino Giordano injecte un mélange puissant de férocité, de misère, de pitié et d’indulgence. Son premier roman explore en profondeur la géographie de deux villes pleines de contrastes et envahies par la musique, où se déroule un combat inégal : celui contre soi-même.