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3 septembre 2025

Vite nell’oro e nel blu

par Pomella, Andrea
Vite nell’oro e nel blu

Il existe des vies tellement extraordinaires qu’elles semblent inventées, comme certaines époques de l’histoire. Comme la lumière qui, à la fin des années 50, se répandait sur la Piazza del Popolo à Rome à l’heure du coucher du soleil. Baignés par cette lumière, un groupe de jeunes assis aux tables du bar Rosati – cheveux à la mode, cigarettes au coin des lèvres, Clarks aux pieds – regardent d’un œil critique la ville qui renaît des décombres de la guerre. Ils s’appellent Mario Schifano, Franco Angeli, Tano Festa et Francesco Lo Savio. Issus du peuple, ils sont sur le point de conquérir la scène culturelle et mondaine du pays. Peu de temps après, ils deviendront en effet les peintres communistes qui s’amusent avec les princesses, proies succulentes pour les paparazzi et inventeurs de nouvelles mythologies païennes. Mais en attendant, ils vivent leur jeunesse, lançant un défi aux génies artistiques d’outre-Atlantique – Warhol, Rauschenberg, Johns – et fréquentant Ungaretti, Moravia, Guttuso, les Agnelli et les Rolling Stones. Mario Schifano est un réfugié de la Libye italienne qui porte sur la peau la marque du mirage impérialiste de Mussolini. Franco Angeli est né à Rome, dans le quartier de San Lorenzo, dans une famille persécutée par le fascisme. Tano Festa et Francesco Lo Savio, malgré leurs noms de famille différents, sont frères. Le premier passe ses après-midi sur les marches de la Trinité-des-Monts à distribuer des poèmes aux passants. Le second, fragile et inquiet, développe une pensée radicale qui le conduit rapidement à s’isoler de tout et de tous. Ils sont « les maîtres de la douleur », comme les appelle un galeriste romain en déformant le titre d’une célèbre série de monographies d’artistes. Chacun vit son « heure de gloire » en traversant la « café society » des années 60 dans une Rome redevenue le centre du monde. Ils séduisent les femmes les plus convoitées, s’installent dans de luxueux palais aristocratiques, voyagent sur tous les continents, gagnent et dépensent sans compter, se trahissent jusqu’à tenter de s’entre-tuer, fondent des familles et les détruisent, mais surtout peignent comme des possédés, sans relâche, signant des œuvres qui marquent l’imaginaire iconographique italien de la seconde moitié du XXe siècle. Mais « l’heure dorée » – cette lumière particulière qui n’existe qu’à Rome, au coucher du soleil, et qui donne aux palais un aspect velouté – dure très peu de temps, puis vient « l’heure bleue », celle de l’ombre qui précède la nuit. Le climat du pays change et leurs noms sombrent dans l’oubli. Ils affrontent les années de la chute, de la descente vers la folie, les arrestations, la toxicomanie, le chantage de la mafia, les hospitalisations et les internements en hôpitaux psychiatriques. Donnant forme à une épopée qui se déroule sur un demi-siècle d’histoire italienne, Andrea Pomella écrit le roman aventureux de quatre existences inoubliables, capables de toucher du doigt – et de nous restituer – la beauté sans défense de la vie.

 

  • Maison d’édition Einaudi
  • Année de publication 2025
  • Nombre de pages 384
  • ISBN 9788806263485
  • Droits étrangers valeria.zito@einaudi.it
  • Ebook disponibile
  • Prix 21.00

Pomella, Andrea

Andrea Pomella a publié chez Einaudi L’uomo che trema (2018), I colpevoli (2020), Il dio disarmato (2022) et Vite nell’oro e nel blu (2025). Il a également écrit Il soldato bianco (Aracne 2008), 10 modi per imparare a essere poveri ma felici (Laurana 2012), La misura del danno (Fernandel 2013), Anni luce (Add 2018) et A Edimburgo con Irvine Welsh. Il sogno di un dio folle (Perrone 2023). Il enseigne à la Scuola del Libro de Rome et à la Holden de Turin.

Vite nell’oro e nel blu
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