Baracca e burattini

Elle est actrice avec conviction et dépend tout autant de substances psychotropes. Derrière elle, il y a l’histoire d’une famille qui s’étend de la Seconde Guerre mondiale à nos jours. Depuis son grand-père Ermes, un seul destin : celui qui brise, qui consume, qui détruit. Personne ne sait vraiment rester (au sens figuré comme au sens propre) où il est, et en effet, l’expression « plier bagages » revient de génération en génération. Personne ne sait garder les personnes qu’il a aimées ou ce qu’il a construit. C’est d’autant plus vrai pour le père d’Elle, Ranieri, qui, en tant que médecin, croit pouvoir soulager de la douleur et de la vie les malades en phase terminale et se retrouve au centre d’une campagne médiatique qui, au fil du temps, le dévalorise (« le médecin qui voulait jouer à Dieu ») et l’expose à des relations dangereuses. Le seul endroit qui rassemble épisodiquement les trois générations est la Casa Blu, une cabane près de la mer qui, avec le temps, est devenue un refuge, un studio, une résidence. Autour de la Casa Blu gravitent les non-dits et les zones d’ombre de la famille, et c’est là que, avec difficulté mais aussi avec détermination, on parvient à mettre en lumière le sillage de violence, d’abandon et de renaissance dont Elle paie encore le prix.