Depuis Barcelone: entretien avec Silvia Sesé, directrice éditoriale d’Anagrama
Auteur: Laura Pugno
Silvia Sesé, née en 1965 à Tremp (Lérida), est depuis 2017 directrice éditoriale chez Anagrama. Elle a acquis ses lettres de noblesse dans le monde de l’édition en langue espagnole quand elle a découvert l’écrivain suédois Stieg Larsson, auteur de la saga Millenium, alors qu’elle travaillait pour la maison d’édition Destino (Grupo Editorial Planeta).
Peux-tu présenter en quelques mots l’ADN de ta maison d’édition aux éditeurs, auteurs et lecteurs italiens ?
Anagrama compte parmi les maisons d’édition les plus représentatives de l’époque post-franquiste et de la movida espagnole ; son esprit est progressiste et de gauche. Ses collections les plus célèbres font la part belle aux essais sociologiques, politiques et culturels. Le roman espagnol et le roman étranger traduits sont le point fort d’Anagrama. Nous sommes toujours à la recherche des classiques du futur. Nous tenons à ce que des essayistes brillants et transgressifs puissent proposer des ouvrages de débats. Enfin, nous sommes clairement orientés vers la littérature latino-américaine.
Comment es-tu entrée en contact avec le livre italien et avec la littérature italienne ? Y-a-t-il eu un évènement, une rencontre ou un moment particulier dans ta vie ou dans ton métier d’éditrice ?
Anagrama a toujours accordé de l’importance à la littérature italienne, à des auteurs comme Bufalino, Tabucchi, Baricco, Mazzucco, Veronesi, Saviano…, à des essayistes et philosophes comme Agamben, Magris ou Calasso, pour ne citer quelques noms. Et depuis le rachat d’Anagrama par la maison d’édition Feltrinelli, les liens sont encore plus étroits.
Quelle est, selon toi, la particularité de la littérature italienne et du livre italien en général et quel est leur apport au catalogue de ta maison d’édition ?
Qualité, solidité culturelle et humanistique, intérêt pour la forme.
Quels sont les écrivaines et écrivains italiens de ton catalogue ? Quel genre de livres et d’auteurs italiens souhaiterais-tu acquérir ?
Récemment, en plus des auteurs cités précédemment, nous nous tournons vers les nouvelles générations d’écrivaines et écrivains comme, par exemple, Claudia Durastanti.
Qu’est-ce qu’il serait possible de faire pour renforcer encore plus les liens entre l’industrie éditoriale italienne et espagnole ? En général et, surtout, en cette période.
Un salon littéraire et éditorial où l’on pourrait débattre de thèmes comme les droits digitaux, la distribution etc. … et où, en même temps, on l’on pourrait amorcer un échange littéraire et organiser des rencontres avec le public.
Quelle utilité peut avoir une plateforme comme New Italian Books ? En général et, surtout, en cette période ?
New Italian Books peut être un outil positif de promotion de rencontre entre la littérature italienne et la littérature espagnole qui, malgré leur apparente proximité, présentent parfois des différences. La plateforme peut aider à équilibrer le poids des autres cultures.