Un séjour professionnel pour éditeurs à Paris : entretien avec Giorgia di Tolle (Éditions Nord)
Auteur: Paolo Grossi
Giorgia di Tolle est diplômée en cultures et langages pour la communication à l’Università Statale de Milan et a obtenu le Master en édition de la Fondation Mondadori. Elle a commencé à travailler pour les éditions Nord de Milan en 2008, où elle occupe actuellement le poste d’éditrice junior. Elle est également traductrice de romans et de nouvelles d’auteurs tels que James Rollins et Glenn Cooper. Du 28 mai au 3 juin 2023, elle a participé à un séjour professionnel pour éditeurs organisée par le BIEF (Bureau International de l’Édition Française) avec le soutien de la SOFIA (Société Française des Intérêts des Auteurs). Des éditeurs d’une quinzaine de pays, européens et non européens, ont participé à cette initiative qui avait pour objectif de dresser un panorama du marché du livre en France.
Comment avez-vous eu connaissance de cette initiative de formation et pourquoi avez-vous décidé de poser votre candidature ?
J’ai décidé de poser ma candidature parce que c’est une occasion unique d’en apprendre davantage sur un marché étranger et d’entrer en contact avec des professionnels de l’édition du monde entier. J’avais déjà fait une expérience similaire en Allemagne en 2016 et cela s’était avéré extrêmement instructif, donc, quand j’ai appris l’existence de la bourse organisée par le BIEF, j’ai immédiatement posé ma candidature.
Comment s’est déroulée la formation ? Quels sont les aspects que vous avez particulièrement appréciés ?
Le premier jour, nous avons été accueillis au siège du BIEF, où l’on nous a présenté un aperçu intéressant du marché français de l’édition, en mettant l’accent sur le rôle clé joué par les librairies indépendantes. Les jours suivants ont été consacrés à la visite de plusieurs maisons d’édition parisiennes, au cours de laquelle nous avons eu l’occasion de découvrir leur histoire et leurs lignes éditoriales, et d’échanger des idées et des impressions sur nos marchés respectifs. L’intérêt de ces rencontres réside dans le fait qu’elles permettent d’échanger avec des professionnels qu’il serait difficile de rencontrer autrement, car ils n’ont pas l’habitude de participer à des salons, comme les services marketing.
Pour vous et votre rôle actuel au sein des éditions Nord, cette expérience parisienne a-t-elle été fructueuse ?
Tout à fait. La confrontation avec d’autres expériences est toujours enrichissante. L’Italie et la France sont des pays très proches, y compris du point de vue de l’édition : les lecteurs italiens aiment les auteurs français et vice versa, il suffit de voir le succès que Valérie Perrin rencontre ici ou l’enthousiasme avec lequel les lecteurs de l’autre côté des Alpes ont accueilli les romans de Stefania Auci. Pourtant, il s’agit de marchés extrêmement différents, avec chacun leurs spécificités. Connaître et comprendre ce que nos réalités éditoriales ont en commun ne peut qu’améliorer mon travail aux éditions Nord.
Vos journées de formation ont coïncidé avec la deuxième édition de Paris Book Market. Les échanges avec les éditeurs français ont-ils été fructueux ?
Je crois que le Paris Book Market est l’une des initiatives les plus ambitieuses et les plus réussies du BIEF : contrairement à tous les autres salons, il est en effet exclusivement dédié à la vente de droits français. C’est donc aussi l’occasion de rencontrer de plus petits éditeurs et de promouvoir la traduction de livres français.
Enfin, une dernière question sur votre activité aux éditions Nord : quels sont les projets sur lesquels vous travaillez actuellement ?
En ce moment, je travaille à l’édition d’un roman italien, ainsi qu’à la lecture et à la recherche de nouvelles voix italiennes et étrangères, tandis qu’à la maison d’édition, nous préparons le lancement de Passaporto verde (La Poule et son cumin)de Zineb Mekouar, un roman français qui sortira à la fin du mois d’août et qui témoigne des liens de plus en plus étroits qui unissent nos deux pays.