Il Mignolo pour
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– 2024

Ce livre illustré, sans pour autant prétendre à la scientificité, se propose d’aborder, avec émerveillement et émotion, notre question la plus complexe : pourquoi existons-nous et pourquoi nous nous trouvons là où nous sommes ? Un chant à deux voix, une manière différente d’aborder la recherche de nos origines dans ce cosmos infini où la vie est née explosion après explosion, une recherche qui, depuis l’Antiquité, engendré différents mythes et croyances et qui a ensuite donné l’impulsion à la science. Giusi Quarenghi nous révèle la beauté des origines du monde en nommant les choses qui naissent, dans un voyage splendide et enchanteur à la redécouverte des racines. On peut se perdre dans les aquarelles d’Alessandro Sanna, dans ses couleurs, dans ses formes à peine perceptibles et si explosives, et on peut se retrouver, avec ses doutes et ses certitudes, dans les mots qui accompagnent les illustrations. Et ensemble ... nous sommes la main qui tient le feu … nous sommes la main qui tend vers les étoiles.

Pour tous les âges

Fabian Negrin, pour une fois, n’illustre pas mais écrit. Il écrit un conte de fées qui commence par le classique Il était une fois… et qui raconte l’histoire d’un royaume dans lequel les coqs désignent le roi : chaque fois que l’un d’entre eux meurt, ils doivent chanter le nom du nouveau souverain au lever du soleil, en épelant bien les lettres et les syllabes. Mais les coqs ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le nom à chanter et il s’ensuit des périodes de misère, de guerre et de déchéance, où toute activité est suspendue. Si l’atmosphère est celle d’un conte de fées qui nous ramène à un Moyen-Âge poussiéreux, les mots et certaines illustrations nous font basculer entre le passé et le présent : grèves de médecins et d’infirmières au chômage au milieu d’espingoles et d’arquebuses ; animaux sauvages (dont des tigres) qui envahissent le royaume et les champs de maïs, mais aussi de mangues et de guanabananas. Et tout autour, entre les pages, un carrousel d’enfants en fête, pieds nus comme autrefois et habillés comme aujourd’hui, qui se tiennent par la main, sautent et dansent… aussi parce que, à la fin, les coqs chantent enfin haut et fort le nom du nouveau roi, aussi parce que, pour une fois, c’est un nom spécial.

À partir de cinq ans

Daniela Carucci nous offre une histoire poétique et rocambolesque, un roman drôle, dur et aventureux, l’histoire de Nullo et de son évasion de la Maison.

Dans la Maison se trouvent ceux qui ont quelque chose qui ne va pas et qui ont besoin d’être réparés, les détraqués. Parfois, les détraqués sont vendus. Tous sauf un, qui reste caché. Nullo devient parfois invisible, mais il ne peut pas le faire sur commande, du moins au début. Un jour, il s’échappe : traqué par les Cousins à la solde de la Dame, Nullo va trouver sa place parmi des personnages qui, comme lui, vivent aux marges de la société des réglés et des parvenus. Ce sont ces personnages bizarres – le jardinier Erbo, Mme Aspirina et ses nombreux médicaments, M. Escogito et ses inventions bizarres, la petite fille Cannuccia – qui l’aideront en se transformant en super-héros loufoques, en se regroupant et en partant en mission.

Carucci, avec une langue soigneusement élaborée, sans jamais tomber dans l’affectation ou la banalité, met en scène une histoire pleine d’une humanité bizarre et débordante de vie, l’humanité de ceux qui sont brisés, de ceux qui ont quelque chose qui ne va pas en eux et qu’il faut remettre sur le droit chemin. On rit, on a peur, on est ému et on est en colère contre l’injustice. Carucci, avec une langue soigneusement élaborée, sans négligence ni simplicité, met en scène une histoire pleine d’une humanité bizarre et débordante de vie, l’humanité de ceux qui sont brisés, de ceux qui ont quelque chose qui ne va pas, qu’il faut redresser. On rit, on a peur, on est ému et on est en colère contre l’injustice.

À partir de huit ans

Mimì vit en Angleterre, entre la propriété d’été à Hastings et le manoir londonien, à une époque (l’ère victorienne) où des règles sociales rigides sont en vigueur ; et elle lutte pour être une fille « convenable », contrairement à sa sœur Kati, qui est pratiquement parfaite. Pourtant, malgré les obstacles qu’elle rencontre, elle parvient à trouver sa voie et à la suivre avec obstination, enthousiasme et même un certain esprit « sauvage ». Lodovica Cima s’est inspirée pour sa Mimì de la vie de Marianne North (1830-1890), biologiste, botaniste et artiste ; et ce n’est pas un hasard si Mimì veut aussi étudier les arts et la botanique. Le récit suit les temps marqués par les rituels familiaux, soulignant l’insoumission de la jeune fille, mais aussi son enchantement pour la nature et les possibilités de l’art, à commencer par l’aquarelle, et son enthousiasme pour les voyages et l’aventure, une excitation qui, à l’époque, était réservée aux hommes. Mimì s’interroge, se découvre à contre-courant, sait où concentrer ses énergies. Son histoire est celle de l’enthousiasme contagieux, de l’engagement et du courage nécessaires pour poursuivre ses rêves.

À partir de dix ans

Fate i tuoni encourage les gens à se faire entendre, à faire du bruit, à ne pas censurer leur voix, à se transformer en une pluie douce, qui ne fait pas de mal mais contrecarre la sécheresse, un peu comme le fait la solidarité. Le roman s’inspire d’un événement survenu en 1997 à Badolato, en Calabre : un bateau à bord duquel voyageaient plus de huit cents Kurdes s’est échoué juste devant la petite ville et les habitants de Badolato ont donné une grande preuve d’accueil et de solidarité en rénovant rapidement les maisons de l’ancien village, désormais dépeuplé, pour les mettre à la disposition des migrants. Sur ce fond de chronique, D’Ignazio met en scène les histoires de Murad, un jeune garçon fuyant la guerre, et de Zaira, une jeune fille de 12 ans qui aime jouer avec les mots, trouvant des trésors cachés même dans les mots apparemment négatifs : dans « abandon », Zaira trouve « don ». Il semble donc plus naturel de faire don d’un hameau abandonné et de comprendre que la solidarité stimule la gratitude des deux côtés, de celui qui la reçoit et de celui qui a l’occasion de s’améliorer. Fate i tuoni est l’histoire de deux rencontres, celle entre des garçons du même âge qui partagent les mêmes rêves, et celle entre des peuples qui se reflètent dans une histoire commune de lutte pour la survie et la dignité ; et c’est une histoire extrêmement savoureuse grâce à l’écriture évocatrice et poétique de D’Ignazio, riche en inventions et en jeux de mots.

À partir de 11 ans

Embelli par la splendide couverture de Manuele Fior, Nella tua pelle conclut idéalement la trilogie inaugurée par Fuori fuoco et poursuivie par Un pinguino a Trieste : trois livres dans lesquels la grande histoire se mêle aux parcours individuels des personnages, qui traversent la période entre la Première et la Seconde Guerre mondiale à partir de coordonnées et de perspectives différentes. Des histoires souvent méconnues qui équilibrent magistralement la rigueur de la reconstitution historique et l’invention littéraire. Au centre de ce volume se trouve l’Institut San Filippo Neri de Portogruaro, une réalité presque unique en Europe, qui accueillait ce que l’on appelle les « enfants de la guerre » : des garçons et des filles non désirés, nés de relations illégitimes, d’épisodes de violence et donc non reconnus par leurs mères ou leurs maris qui, à leur retour du front, trouvaient à la maison une bouche de plus à nourrir. Après un séjour à l’Institut, les enfants pouvaient retourner dans leur famille ou être adoptés. Giovanna, Vittorio et Caterina sont trois d’entre eux, des amis inséparables au sein de l’institut et des présences fondamentales les uns pour les autres, même lorsque leurs chemins se séparent. Avec une écriture presque poétique qui va en profondeur sans jamais perdre son ton léger, Chiara Carminati nous raconte une histoire de rencontres et de séparations, d’espoirs et de déceptions, d’élans vers l’avenir et de regards tournés vers le passé, une histoire qui n’a pas de frontières et qui s’imprimera sur la peau des enfants, des jeunes et des adultes.

À partir de douze ans

Zelda est un de ces moustiques qui bourdonnent autour de la tête des adultes et des enfants lorsqu’ils lisent avant de s’endormir. Mais contrairement à ses congénères, elle ne le fait pas pour piquer, mais pour découvrir de nouvelles lectures. Lorsqu’elle apprend enfin à lire seule, elle apprend dans les livres que même les plus petites créatures ont de l’importance et qu’un autre destin est possible.

Inspirée par les célèbres Trois Mousquetaires, Zelda et deux de ses amies forment un trio de « mosquito girls », des super-héroïnes prêtes à aider les animaux en détresse grâce à leurs dards polyvalents (qui se transforment en aiguilles à coudre, en seringues, en pics à brochettes). Mais un ennemi vorace les guette.

Stefanini joue avec les mots et les topoï de la littérature, produisant une première lecture autonome très agréable.

À partir de six ans

Ce livre est né d’une question : comment peut-on manquer d’eau, qui est apparemment omniprésente ? Et aussi : pourquoi la consommation d’eau a-t-elle été multipliée par sept depuis 1900, notamment dans l’agriculture et l’élevage ? Selon les Nations unies, 3,6 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable et, en 2025, les deux tiers de la population mondiale souffriront d’un manque d’eau : non seulement les habitants des pays en développement, mais aussi ceux des grandes métropoles comme Londres, Pékin ou Istanbul. Sergio Rossi, physicien, enseignant, écrivain, vulgarisateur, parle de tout cela et de bien d’autres choses encore : il explique ce qu’est l’eau, comment elle est arrivée sur notre planète, quelle est sa fonction dans la société humaine et ses effets sur la nature, quelles sont les causes de cette urgence hydrique et ce que l’on fait pour résoudre ce problème. Un livre complet et fascinant.

À partir de dix ans

Simone a dû déménager dans un petit village contre son gré ; il est sur le point d’entrer au lycée, son père est toujours au travail et il doit apprendre à vivre avec ce nouveau lieu. Il décide donc de l’explorer à sa manière : chaque jour, il le traversera comme s’il s’agissait d’une des histoires qu’il aime et qu’il emporte avec lui. Ainsi, ce village, San Qualcosa, deviendra de temps en temps la forêt de Hansel et Gretel, la Gotham City de Batman ou l’endroit où GGG se rend pour recueillir des rêves. Dans son exploration, Simone rencontre bientôt Sara, qui l’accompagnera dans le jeu et avec qui il commencera enfin à parler des grandes blessures qu’il cachait. Une histoire d’amour et de découverte qui commence par le jeu, une histoire délicate et puissante, écrite avec légèreté et grâce par Beniamino Sidoti, qui mêle ici parfaitement ses talents d’écrivain à ceux d’expert en jeux ; une lecture légère et profonde à la fois, parfaite pour les jeunes lecteurs.

À partir de onze ans