L’Europa del secolo veloce (Europe in the fast century)

Si le XXe siècle a été considéré comme l’« âge des extrêmes » et le « siècle court », la période actuelle peut déjà être vue comme le « siècle rapide » d’un monde qui évolue à grande vitesse : il suffit de penser à la densité des rapports commerciaux et économiques, aux transformations de la technologie et du monde de l’information, à la grande question climatique et environnementale, à la croissance démographique et aux développements géopolitiques sur les différents continents, à la migration. C’est à ces thèmes que l’Europe se mesure actuellement et sur ces sujets qu’il est possible d’analyser la dimension politique de l’intégration en bousculant les schémas traditionnels. Nous vivons une époque qui remet en question le rôle de l’Europe, de ses valeurs et de ses politiques. Nous ne savons pas encore de quoi sera faite l’Union européenne de demain. Nous pourrions dire que l’Europe ne sera probablement plus l’« usine mondiale ». Il se peut également qu’elle n’occupe plus un rôle majeur dans le développement de la nouvelle immatérialité ou de la recherche de nouvelles frontières, tant sur le plan de la biotechnologie que de l’intelligence artificielle, de la robotique ou de la recherche. Dans certains de ces secteurs, les pays européens conservent encore une position dominante mais ce n’est pas sûr qu’il en sera ainsi demain. La réflexion sur laquelle porte ce livre part de ce constat et recueille des analyses ainsi que des points de vue sur les tendances mondiales qui sont déjà en œuvre. Elle essaie de se pencher sans idées préconçues sur notre avenir, avec l’espoir de contribuer à un effort plus large d’analyse de la réalité au-delà des contingences actuelles. Les contradictions du projet européen sont alimentées par toute une série de fractures sociales et de divisions politico-culturelles au sein des systèmes politiques européens. La recherche apporte une contribution pour contextualiser dans l’avenir la relance du processus européen grâce à une réflexion à plusieurs. Les auteurs forment un groupe multigénérationnel. Certains sont du même âge ou presque que Fabrizia Di Lorenzo, Antonio Megalizzi, Giulio Regeni, Valeria Solesin, des noms qui ont malheureusement fait la une des journaux pour des raisons tragiques mais qui appartiennent à une génération qui regarde l’Europe et le monde avec curiosité et espoir. C’est à eux que ce livre est dédié. Ce n’est pas un hasard si la volonté de changer le monde implique de nouveau des centaines de milliers de jeunes dans nos pays respectifs. Ceux qui croient qu’une Europe libre et unie est une condition pour le progrès de l’humanité ne peuvent voir dans cette situation qu’une nouvelle occasion d’y parvenir.