L’ultima estate in città (Last Summer in Town)

Ce roman, qui est devenu, au fil des ans, un livre culte, a été un phénomène littéraire quasiment unique. Lauréat du Prix Inédit 1973, et publié par Garzanti en dix-sept mille exemplaires vendus en un seul été, il a ensuite disparu du marché, devenant un livre convoité par trois générations d’explorateurs d’étals et de librairies jusqu’en 2010, où, devenu le sujet de thèses universitaires et de quelques petits clubs de lecteurs disposés à le faire circuler parmi leurs membres, il a été réédité par Aragno suscitant un vaste écho dans la presse pour souligner une redécouverte retentissante. Lorsque cette édition a également été épuisée, la recherche s’est poursuivie sur Internet, où elle est rapidement devenue introuvable. D’où la raison de cette édition Bompiani, troisième éditeur en quarante-trois ans à la sortir de sa clandestinité.
«  Le roman est un portrait ironique, amer et désenchanté d’un homme de notre temps. A trente ans, il évolue au hasard entre des emplois irréguliers et médiocres, entre des congrès et des rencontres où les rapports humains sont éphémères et effilés. La rencontre avec une jeune fille tourmentée et fragile, qui tantôt se tient à côté de lui, tantôt apparaît, et les divagations délirantes d’un ami ravagé par l’alcool semblent s’installer dans sa solitude et allumer en lui une volonté de faire un choix et un souffle de vie. Mais il sait qu’il est dans le lot de ceux qui perdent, à cause d’une inaptitude à vivre et d’une sombre répugnance envers toute victoire. La ville qui l’accueille est une Rome inhospitalière, solennelle, vaste et indifférente, et pourtant elle est prodigue lorsqu’elle accorde à chaque exilé et à chaque errant une zone de pénombre protectrice, non pas amicale et non pas maternelle mais plutôt grotesquement moqueuse. La qualité essentielle du roman est d’avoir illuminé d’une clarté désespérée la relation entre un homme et une ville, c’est-à-dire entre la foule et la solitude. » – Natalia Ginzburg