Requiem per un’ombra (Requiem for a shadow)

Sal Puglise a soixante-trois ans. De nombreux échecs sont derrière lui et l’avenir ne s’annonce certainement pas meilleur : une pension de famine, deux ou trois bons amis, un perroquet accro aux feuilletons et une solitude qui s’étend devant ses yeux. Sur son bureau, quelques affaires, de mornes photocopies les unes des autres. Après tout, le métier de détective privé n’est plus ce qu’il était. Infidélités conjugales, employés absentéistes, quelques personnes disparues. Et puis les gens, qui sont de moins en moins disposés à accepter la vérité, et encore moins à la payer. Il faudrait une affaire pour finir en beauté, une occasion de gagner un peu d’argent et de disparaître. Et l’occasion, la voilà. Un braquage qui a mal tourné, une sale histoire qui a fait les gros titres. Puglise se plonge immédiatement dans le travail, les choses se passent bien, il a même le temps de chercher le frère de Dalia, une cliente d’une beauté époustouflante et mystérieuse à point. Sa Turin, cependant, n’est plus le Shangri-La du jazz, où l’on pouvait rencontrer Chet Baker au bar du Swing Club et se faire payer un verre, c’est une ville différente, nerveuse, adoucie seulement par moments par une note de blues mélancolique. Peut-être que dans un autre monde, peut-être dans le meilleur des mondes possibles, tout se passerait bien, mais ce n’est certainement pas là que vit Sal.