Tremi chi è innocente

Une famille peut être un petit univers. Et si l’histoire qui explose est racontée par un garçon de seize ans à la voix tonitruante, à la tête folle, à la vie sociale minimale et au nombre considérable de maux imaginaires, tout devient plus émouvant et imprévisible. Le fait est que lorsque les souhaits de Nico commencent à se réaliser, un homme meurt. Mais tous les membres de sa famille ont un motif de tuer. Et une vie pleine de secrets et de culpabilité, de fissures et de lueurs. « Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi nous sommes assis ici à essayer de nous tromper les uns les autres, en prétendant que nous sommes une famille normale, des gens normaux ». Lorsque le cadavre d’un homme est repêché dans la rivière, Nico est certain de savoir de qui il s’agit. Pour une raison très simple : c’est lui qui l’a tué. Du moins, c’est ce qu’il croit. Pour tenter de reconstituer les faits, de s’absoudre ou de se condamner, il se retrouve à creuser les mensonges de sa famille et à chercher la source de leur mal-être qui, comme une maladie, s’est propagé et a tout contaminé. Même les désirs. Tout a peut-être commencé lorsque son père, ingénieur à la recherche du bonheur thermodynamique, a commencé à remplir la maison d’objets qu’il aurait lui-même aimé inventer. Ou quand sa mère, avec un diplôme universitaire qui prend la poussière dans un tiroir, a rêvé de se perdre dans les livres qu’elle aime et de disparaître à jamais. Ou au moment précis où Nico a regardé son oncle et craint qu’il lui ressemble. Ou peut-être qu’il n’y a pas de raison, c’est juste le hasard qui fait que les vies s’écroulent. La certitude s’impose rapidement : tout le monde aurait un mobile pour cette mort, parce que tout le monde a quelque chose à cacher. Tantôt cruelle, tantôt ironique, toujours très efficace, l’écriture est la véritable arme de ce roman-monde. Un roman noir familial qui se lit d’une traite, un dispositif parfait qui laisse entrevoir la distance minimale entre ce que nous sommes et ce que nous pourrions être.