Zucchero e catrame

Cesare est un enfant qui bavarde et joue au Memory avec son club multiethnique de Barbie, il a choisi Inès appelée Lines comme amie pour ne pas être seul dans le rang de l’école, il passe ses après-midi avec une vieille femme qui l’asperge de parfum, et qui est détestée de ses parents car elle attise ses excentricités. Sa vie au village aurait pu continuer toujours de la même manière, si le déménagement de toute sa famille dans un appartement d’une pièce à la misérable limite entre Milan et Cinisello ne l’avait pas bouleversé. A l’étage, cependant, vit Gabbo, pour qui Cesare, devenu adulte, est sacrément emballé, car Gabbo est tout ce que Cesare aimerait être : quelqu’un déterminé à tout prendre de la vie, quoi qu’il en coûte. C’est pourquoi, lorsque son père est arrêté, que sa mère se réfugie dans son lit et que son frère disparaît, Cesare décide de remonter des profondeurs de son propre abandon et de suivre les traces de Gabbo. Mais pour entrer dans la bande, Cesare doit cesser d’être Cesare, dire oui à toutes sortes de demandes et aussi céder à une fascination morbide semblable à celle qu’il éprouve pour Gabbo. Une fascination qui l’excite comme du sucre et qui est aussi répugnante que du goudron, et qui finira par lui réclamer une addition très, peut-être même trop salée. Giacomo Cardaci revient au roman avec une histoire féroce, parfois déroutante, où les marges opaques entre la malhonnêteté, l’innocence, la haine, la colère se dissolvent, et où les lecteurs seront confrontés aux désirs inavouables qui se cachent en chacun de nous.