Anselmo e Greta

Cette réécriture d’Hansel et Gretel change l’époque et le cadre du conte de fées original; la forêt est remplacée par la grande métropole où les enfants se perdent; les miettes de pain qu’Hansel sème sur le chemin sont remplacées par les empreintes de peinture qu’Anselmo sème sur les trottoirs de la ville après avoir marché sur l’œuvre d’un artiste de rue; au lieu de la maison en pain d’épice, on trouve un buffet princier de sucreries dans une chambre d’hôtel; au lieu de la méchante vieille sorcière, on trouve une belle femme, une reine d’Instagram, qui cache cependant une terrible violence sous son maquillage. Le monde et le temps changent, l’aventure change, mais le cœur du conte de fées est animé par le même sang. Dans cette réécriture en clé contemporaine, ce qui est en danger n’est pas le corps des enfants, mais leur image intérieure, car la méchante sorcière est avide d’images, elle veut manger l’innocence des enfants, leur vitalité, leur confiance, leur affection, leur imagination, la force de leur cœur. Elle ne réussira pas. Il y a les mots, incisifs, qui courent vite sur la page et les images, tranchantes, d’un des jeunes illustrateurs italiens les plus talentueux.