Chiudo la porta e urlo
par Nori, Paolo
Raffaello Baldini est un très grand poète, mais peu de gens le connaissent, et parmi ceux-là, très peu ont reconnu sa voix. Pourquoi écrit-il dans le beau dialecte de Sant’Arcangelo di Romagna ? Mais non. Paolo Nori nous rappelle qu’il est également un immense poète dans la belle langue italienne avec laquelle il a toujours traduit ses vers en bas de page. Et combien d’histoires ces vers entraînent-ils, combien d’images suscitent-ils, combien de personnages, combien d’univers y a-t-il dans ce monde apparemment petit. Comme à son habitude, Paolo Nori traverse l’aventure poétique de Baldini comme s’il n’y avait rien d’autre autour, se faisant le filtre d’une beauté qui jaillit comme d’une fontaine et fait peur, parce qu’elle nous laisse étourdis. Voilà que, comme cela s’est produit avec Dostoïevski et Achmatova, l’imagination de Baldini se fond dans celle de Nori, faite de personnages et d’événements apparemment insignifiants : les morts qui « ne disent rien et savent tout », les hommes qui, au lieu de vieillir, grandissent, le fait qu’une femme reste là, devant le périphérique, pour regarder « passer le monde ». Entre poussées et contre-poussées, entre le « commençons » et le « continuons » qui reviennent battre la mesure, nous apprenons que, de plus en plus, l’écriture de Nori est la mise au point progressive d’un caractère, le sien : son côté « couillon », son esprit de contradiction, son côté « fou comme un russe », son amour pour un poète comme Raffaello Baldini, son émotion devant la maison des Nori comme s’il s’agissait d’une boîte à boutons, sa façon de regarder la vie suivre son cours à chaque tournant imprévu de l’existence.
- Maison d’édition Mondadori
- Année de publication 2024
- Nombre de pages 204
- ISBN 9788804783299
- Droits étrangers Elena Biagi elena.biagi@mondadori.it
- Ebook disponbile
- Prix Listed for Strega Prize 2025
- Prix 19.00
Nori, Paolo
Paolo Nori (Parme, 1963), diplômé en littérature russe, a publié des romans et des essais, dont Bassotuba non c’è (1999), Si chiama Francesca, questo romanzo (2002), Noi la farem vendetta (2006), I malcontenti (2010), I russi sono matti (2019), Che dispiacere (2020), Sanguina ancora (2021) et Vi avverto che vivo per l’ultima volta (2023). Il a traduit et édité des œuvres de Pouchkine, Gogol, Lermontov, Tourgueniev, Tolstoï, Tchekhov, Dostoïevski, Boulgakov, Khlebnikov, Charms, entre autres.
