La mente affettiva. Neuroetologia dell’emozione, dell’immaginazione e della coscienza

Partant de l’observation du comportement animal, la neuroéthologie étudie les bases cérébrales des tendances instinctives qui animent l’esprit humain. Contrairement à une opinion répandue, les instincts n’agissent pas comme des automatismes aveugles, mais comme des « vecteurs de conscience et d’intentionnalité » qui s’activent dans les zones neuronales les plus profondes et influencent l’activité de l’ensemble du cerveau. Les « instincts conscients » sont proprement les affects, c’est-à-dire les dispositions non apprises d’où partent toutes les formes d’activité psychique, inconsciente et consciente. Ils expriment la qualité subjective intrinsèque de toute expérience et remplissent une fonction d’intégration essentielle pour la vie mentale. La perspective psycho-archéologique développée à la suite des recherches de Panksepp enracine les fonctions les plus évoluées de l’esprit humain dans deux niveaux neuropsychiques archaïques. Le premier et le plus ancien de ces niveaux, le protoment affectif, exprime les états affectifs et émotionnels de base (tels que la faim, la colère, la peur, la joie, etc.). Le second de ces niveaux, l’esprit idéationnel, est doté de la faculté d’imaginer, c’est-à-dire de donner vie à des représentations noétiques construites autour de thèmes affectifs dominants. Les fonctions affectives et idéationnelles se fondent dans un noyau dynamique d’activité qui se développe dans la connexion entre les structures sous-corticales et corticales médianes. Le flux idéationnel-affectif génère des pensées, des images et des souvenirs dotés de tonalités affectives particulières qui s’organisent en complexes de personnalité. La santé mentale dépend de la capacité d’intégration du flux idéo-affectif. Malheureusement, lorsque les tendances les plus spontanées de la personnalité individuelle ne trouvent pas un environnement socio-relationnel approprié, il peut en résulter des compromis malsains. Plus précisément, les troubles mentaux émergent d’une flexibilité et d’une tonicité réduites de la fonction idéo-affective en raison de blocages émotionnels, de conflits non résolus et d’une relation dysharmonique entre les couches évolutives de l’esprit. Un texte de grand intérêt pour la psychologie clinique, à laquelle la recherche neuroscientifique offre des outils de plus en plus avancés pour mieux comprendre la nature et le fonctionnement des troubles mentaux et des symptômes psychopathologiques.