L’identità in questione

LA PSYCHANALYSE ET LA PHILOSOPHIE HERMÉNEUTIQUE SONT APPELÉES À COLLABORER DANS UN PROCESSUS DE CONSTRUCTION DE L’IDENTITÉ DONT ILS RECONNAISSENT ÉGALEMENT LE CARACTÈRE INSAISISSABLE : L’IDENTITÉ PERSISTE COMME UN PROCESSUS INACHEVÉ AU NIVEAU DE L’INCONSCIENT ET DE LA CONSCIENCE
Le dilemme de l’identité humaine a formé un nœud complexe de réflexions, d’investigations et de défis dialectiques divers depuis des temps immémoriaux. À partir de l’affirmation avancée par le philosophe français Paul Ricœur (1965) selon laquelle « l’unité de la parole humaine constitue aujourd’hui un problème », les auteurs proposent un parcours de recherche entre psychanalyse, psychiatrie et philosophie. Selon eux, les deux premières trouvent précisément leur origine dans l’herméneutique, malgré les dimensions du bíos et des émotions qui, en dépit de leur appartenance à part entière, les projettent constamment aux frontières du non herméneutisable. Busacchi et Martini partent d’un examen des théories de l’identité dans le domaine philosophique et psychanalytique ; la réflexion se poursuit en abordant deux thèmes : celui du corps, en tant que contrainte, dont émane une idée d’identité corporelle comme étant à la fois construite et subie, et celui du temps, qui s’impose comme le modulateur des deux dimensions essentielles de l’identité : le familier et l’étranger. C’est à ce stade que la comparaison avec la philosophie de la traduction et ses réflexions dans le domaine psychanalytique, ainsi que la comparaison avec l’idée de transformation – notamment en référence à la « matière affective » – s’avèrent nécessaires, au point d’apparaître l’une et l’autre comme créatrices d’identité.