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Si chaque sport est une représentation de la guerre, le rugby est une guerre de conquête, dont le but est de pénétrer au cœur de la terre ennemie. C’est aussi un jeu où l’imprévisibilité est congénitale, aussi anarchique que les rebonds du ballon. C’est un sport animal, mais avant tout humain, car le centre de l’action est le ballon et non l’homme. Pour le pratiquer, il faut la force du boxeur et l’habileté de l’horloger. Les All Blacks incarnent l’esprit du rugby, la légende, la perfection de leurs schémas d’attaque. Un jour, un grand garçon d’origine tongienne apparaît parmi eux, un géant qui court effleurant l’herbe comme une gazelle. Il s’appelle Jonah Lomu, un « char d’assaut, mais rapide comme une Ferrari ». Il se révèle au monde lors de la Coupe en Afrique du Sud en 1995. En demi-finale contre l’Angleterre. La maison mère contre les dieux d’Ovalie. L’attente est rompue par un fax envoyé à l’hôtel des Néo-Zélandais : « Rappelez-vous que le rugby est un jeu d’équipe. Alors, tous les quatorze, vous passez le ballon à Jonah Lomu. » Ça a l’air d’une blague, mais c’est une prophétie. Lomu dominera le défi, semant un sentiment d’impuissance dans le camp adverse. Mais son apparition est comme le passage d’une comète : son physique imposant sera trahi par un syndrome néphrotique qui finira par lui coûter la vie. Lomu, qui a grandi parmi les voyous d’Auckland, a été sauvé par le rugby et restera dans l’histoire du sport comme Senna ou Jim Thorpe, autres athlètes maudits. Ou comme Coppi, dont il est l’antithèse. « Coppi était un cirrus blanc dans le ciel bleu. Lomu, un nimbus sombre annonçant l’ouragan. »


Marco Pastonesi (Gênes, 1954), ancien joueur de rugby de séries A et B, a travaillé pendant vingt-quatre ans à la Gazzetta dello Sport. Pour 66thand2nd il a publié Pantani era un dio (2014) et Coppi ultimo (2019).

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