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14 mai 2020

Natalia Ginzburg en traduction

Auteur:
Giulia Bassi (Università degli Studi di Siena)

Les écrivains traduisent des écrivains

« Certains pensent que les écrivains traduisent mieux que les autres. Moi, je le pense pas ». Natalia Ginzburg introduisait ainsi sa traduction de Madame Bovary, publiée chez Einaudi dans la collection « Scrittori tradotti da scrittori » (« Les écrivains traduisent des écrivains »).

Aujourd’hui, ironie du sort, les principaux acteurs de la diffusion des œuvres de Natalia Ginzburg dans le monde sont surtout des écrivaines et des écrivains : Tim Parks, Rachel Cusk, Colm Tóibín et Claire-Louise Bennett signent les introductions des éditions anglaises de ses livres publiés chez Daunt Book. Carmen Martín Gaite et Andrés Barba la traduisent en castillan, Nathalie Bauer en Français, Atzugo Suga en japonais. Les œuvres de l’écrivaine piémontaise sont traduites en presque trente langues différentes. Caro Michele est le plus traduit, en plus de vingt langues, suivi par Lessico famigliare (Les mots de la tribu) et par Tutti i nostri ieri (Tous nos hiers). Natalia Ginzburg apparaît comme l’écrivaine des rapports familiers et des atmosphères domestiques, des « tribus », comme les avait appelées Cesare Garboli, la plus lue, la plus aimée et la plus comprise. 

Natalia Ginzburg aujourd’hui

La première édition en langue étrangère remonte en 1949, avec le volume The Road to the City. Two Novelettes (qui comprenait aussi The Dry Heart), traduit par Frances Frenaye chez Doubleday (New York). Le marché éditorial anglo-américain est encore aujourd’hui le plus actif pour les œuvres de Natalia Ginzburg. Comme Tommaso Munari l’a bien mis en lumière (L’Inghilterra ha riscoperto Natalia Ginzburg, « Il Sole 24 Ore »), la maison d’édition Daunt Books a publié Family Lexicon (trad. Jenny McPheb) et The Little Virtues (trad. Dick Davis), alors qu’en 2019 sont parues Voices in the Evening (trad. D.M. Low) et Happiness, as Such (Caro Michele, trad. M.Z. Proctor). 

Des années 1950 jusqu’à nos jours, les traductions en langue anglaise sont les plus nombreuses et comportent plus de trente titres, dont les éditions canadiennes de la Toronto University de toute l’œuvre théâtrale de Natalia Ginzburg (The Wrong Door: the Complete Plays of Natalia Ginzburg, trad. Wendell Ricketts, 2008) et de toutes ses nouvelles (The Complete Short Stories of Natalia Ginzburg, trad. Paul Lewis, 2011).

Après l’anglais, l’allemand est la langue dans laquelle les œuvres de Natalia Ginzburg sont le plus diffusées juste avant le français. On compte presque trente titres, à commencer en 1964 et 1965 par Die Stimme des Abens, Mein Familien-Lexikon et Er und Ich, traduits par l’écrivaine et traductrice Alice Vollenweider. Depuis la fin des années 1990, on remarque surtout les traductions de Maja Pflug, biographe de Natalia Ginzburg. En France, en revanche, c’est la maison d’édition Denoël qui propose les œuvres de Natalia Ginzburg dans la traduction de l’écrivain suisse Georges Piroué. Récemment, en 2019, sont parus Tous nos hiers et Les voix du soir, traduits par Nathalie Bauer pour les éditions Liana Levi.

À l’instar de l’Angleterre, aujourd’hui l’Espagne et la Catalogne redécouvrent Natalia Ginzburg. De 2002 à 2019, la maison d’édition Acantilado a presenté Ginzburg au public espagnol comme «una de las voces más singulares de la literatura italiana del siglo XX» avec la publication de Las pequeñas virtudes (2002), Querido Miguel (2003), Antón Chéjov : vida a través de las letras (2006), Serena Cruz o la verdadera justicia (2010), Y eso fuel o que pasó (2016), Me casé por alegría (2018), El camino que va a la ciudad (2019). Acantilado a eu recours aux traductions de Celia Filippetto, traductrice d’Elena Ferrante, et d’écrivains comme Andrés Barba et Carmen Martín Gate. Cette dernière a souligné la prose de Ginzburg, sa «capacidad para elevar el “tono menor” a categoría universal».

À partir de 2008, la maison d’édition Lumen a publié en castillan Familias (El camino que va a la felicidad ; Familia ; Burguesía), Ensayos (2009), Las tareas de casa y otros ensayo (2016), Léxico familiar (2016) et La ciudad y la casa (2017), dans les traductions de Flavia Company et Mercedes Corral

À côté des traductions en langue castillane, des traductions en langue catalane sont systématiquement parues presque chaque année depuis 2015 : Àtic dels Llibres a publié Les petites virtuts (2015) et Anton Txékhov: vida a través de les lletres (2018), traduits par Elena Rodríguez. Les Edicions de la Ela Geminada ont fait paraître Ha anat així (2017, trad. Alba Dedeu), Sagitari (2018, trad. Marina Laboreo Roig), Les veus del capvespre (2019, trad. Esteve Farrés). Il faut ajouter à ces dernières La ciutat i la casa éditée chez Club Editor e surtout les deux volumes Tot el teatre en édition bilingue chez Prometeu Edicions, traduits entre 2017 et 2018 par la poétesse Meritxell Cucurella-Jorba.

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