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Samedi 30 avril 1994, Hôtel Castello. La Suite 200 accueille la dernière nuit d’Ayrton Senna. Le Grand Prix de Saint-Marin aura lieu dans quelques heures et il y a une lourde tension dans l’air. En début d’après-midi, Roland Ratzenberger est décédé, la veille, Rubens Barrichello a été sauvé par miracle après un sérieux accident lors des essais. Senna est secoué, il veut qu’on arrête tout. Son frère Leonardo vient de lui faire écouter une cassette qui contient des enregistrements compromettants d’Adriane, sa fiancée, la seule personne avec laquelle il parvient à trouver un peu de paix. Senna sait à quel point elle est méprisée par la famille, et le geste de son frère n’est qu’une tentative de plus de les séparer. Ce sera une nuit de pensées, de réflexions, toute sa vie sera passée au crible : la relation complexe avec son père, ses amours trop discutées, la rivalité avec les autres pilotes (Piquet, Prost, l’étoile montante Schumacher), ce souffle mystique qui le presse et l’urgence d’un tournant, pour « donner à ceux qui ont moins ». Terruzzi, par son style sec et rythmé, reconstruit à travers un regard psychanalytique la complexité de Senna en tant que pilote et homme, et dissèque l’origine du mythe. Il en ressort un portrait intime et inattendu, captivant dans son approche du moment fatal : un champion en présence de son talent, mais aussi le profil d’un monde qui ne serait plus jamais le même après le 1er mai 1994.


Giorgio Terruzzi (Milan, 1958) écrit pour le Corriere della Sera, Icon, Autosprint, Sport Mediaset et Quelli che il calcio. En tant qu’écrivain, il a publié, entre autres, une biographie du pilote Achille Varzi, Una curva cieca (Giorgio Nada Editore, 1991), lauréat du Prix Bancarella Sport en 1992 et, plus récemment, deux romans : Semplice (Rizzoli, 2017) et Quando ridi (Rizzoli, 2018).

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