Un giorno triste così felice (Such a sad day, a happy day)

Lorsque Raimundo, le père, a choisi le nom de son premier-né dans la République de Platon, il imaginait déjà un avenir important pour lui. Comme philosophe, médecin ou révolutionnaire. Et en fait, Sócrates Brasileiro a été un peu de tout cela, mais il est entré dans l’histoire comme l’un des interprètes les plus originaux de l’art du futebol : pour ses caractéristiques physiques et techniques, et pour sa façon de concevoir le football plus comme un divertissement que comme une profession, « un microcosme dans le macrocosme de la société ». Ce n’est pas un hasard si c’est justement à travers le football que le Doutor a été à l’origine d’une expérience unique dans le monde du sport : la création d’un laboratoire politique capable de contaminer un pays – le Brésil des années 80 – opprimé par deux décennies de dictature militaire. Une ode à l’autogestion appelée démocratie corinthienne. Lorenzo Iervolino a reconstruit la voix de Sócrates, « un homme au cœur aussi grand qu’une salle de bal », en visitant les villes où il a grandi et s’est affirmé, en parlant à sa famille, à ses anciens coéquipiers et à ses amis de toujours. Sans négliger l’amère expérience italienne, retracée à travers les témoignages de ceux qui l’ont aimé mais aussi critiqué à Florence. Un voyage entre invention littéraire et reportage narratif à la découverte d’un champion qui aimait la bière autant que le savoir, mais détestait toute forme de hiérarchie. Et qui n’a jamais renoncé à concevoir la vie comme un coup de talon inattendu et séduisant. En annexe, The player, l’histoire du premier match de football joué sur le sol brésilien.