Entretien avec Silvia Tatti, présidente de l’ADI (Association des italianistes)
Auteur: Luigi Visconti
Silvia Tatti est professeure de littérature italienne à l’université Sapienza de Rome et présidente de l’Association des italianistes. Elle travaille sur la littérature des XVIIIe et XIXe siècles, et en particulier sur les relations entre l’Italie et la France, l’exil, le mélodrame et le théâtre, le Risorgimento, classique et romantique, l’écriture féminine et la didactique de la littérature.
Les 3 et 4 juillet 2024, la rencontre « Italianistes du monde », organisée par l’ADI (Association des Italianistes), aura lieu à Florence.
Nous avons demandé à Silvia Tatti, présidente de l’ADI, d’expliquer brièvement les objectifs et le contenu de cette conférence, à laquelle participeront des spécialistes de la langue et de la littérature italiennes du monde entier.
Quels sont les objectifs de cette réunion d’étude, qui y participera et comment sera-t-elle organisée ?
La réunion « Italianistes du monde » est née du besoin des associations et des enseignants dans le domaine de l’italianisme du monde entier d’aborder des questions communes et de partager des perspectives et des projets liés à la recherche et à l’enseignement de la langue, de la littérature et de la culture italiennes.
Les tables rondes porteront sur les réseaux scientifiques internationaux, l’enseignement de l’italien, l’enseignement de la littérature et de la culture, et les questions institutionnelles liées à la diffusion de la culture italienne. La conférence réunira des représentants d’associations et d’enseignants actifs dans une quarantaine de pays à travers le monde.
L’objectif est de faire le point sur les propositions didactiques et scientifiques qui relèvent du domaine varié des études italiennes, afin de convenir de stratégies opérationnelles, de favoriser les échanges et les projets et de relancer l’étude des disciplines dans ce domaine.
Un premier résultat déjà obtenu grâce à l’organisation de l’événement a été d’impliquer toutes les associations d’italianistes actives dans les universités du monde et de les mettre en relation. En effet, l’existence de réseaux scientifiques mondiaux et l’activation de nombreux projets internationaux et d’échanges entre universités n’ont pas la même importance et la même force qu’un réseau d’associations disciplinaires, qui pourra garantir à l’avenir également une coordination globale et favoriser l’identification de stratégies communes face aux problèmes rencontrés.
Un autre objectif de la rencontre est de renforcer les relations à tous les niveaux entre les italianistes et les institutions et organismes culturels actifs dans la diffusion de la culture italienne dans le monde. À cette fin, outre les deux ministères des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) et de l’Université et de la Recherche, nous avons invité des représentants de la Société Dante Alighieri, de l’Institut Treccani de l’Encyclopédie italienne et du Centre du livre et de la lecture du ministère de la Culture, qui ont volontiers adhéré à l’initiative, conscients des résultats importants qui peuvent être tirés d’une confrontation avec des professeurs d’universités du monde entier.
La table ronde de clôture sera l’occasion de dresser le bilan de l’événement et de prévoir d’autres occasions de rencontre.
Parmi les participants à la conférence figureront les hauts responsables du réseau des instituts culturels italiens à l’étranger. Quelles sont les attentes de l’ADI vis-à-vis du réseau des Instituts culturels ?
L’ADI s’est engagée auprès des associations d’italianistes travaillant à l’étranger à encourager et à multiplier les canaux de communication directe avec le MAECI et surtout avec le réseau des Instituts culturels coordonné par la Direction de la diplomatie publique et culturelle. En particulier, les professeurs d’italien des universités étrangères apprécieraient une plus grande collaboration avec les Instituts culturels italiens, dans l’espoir d’une présence plus incisive sur le territoire.
Les demandes concernent : la possibilité de faire mieux connaître les initiatives des italianistes du monde entier, grâce aux réseaux des Ambassades et des Instituts culturel italiens ; la promotion de l’offre universitaire dans le domaine des études italiens à travers les sites des Instituts culturels ; une collaboration systématique et pas seulement occasionnelle entre les représentations diplomatiques et les universités pour l’organisation d’événements culturels et d’initiatives didactiques.
Le programme comprend une section spécifiquement consacrée aux livres italiens dans le monde. Comment se déroulera cette rencontre et qui y participera ?
La table ronde consacrée à l’édition en langue originale et en traduction sera coordonnée par Paolo Grossi, directeur éditorial du portail newitalianbooks, et verra la participation de quelques maisons d’édition actives au niveau international et spécialisées dans la production de livres italiens destinés à l’étranger et en traduction. Il s’agit de Lorenzo Armando (Lexis), Sandro Ferri (e/o), Lorenzo Flabbi (L’Orma editore), Paolo Primavera (Edicola), Roberto Revello (Mimesis), Alessandro Vettori (Rutgers University Press). Laura Pugno, experte du MAECI pour la promotion culturelle, et Gaia Seller, directrice de la Maison de la traduction à Rome, sont également invitées. La rencontre entre ces différentes compétences et le dialogue avec les enseignants d’italien permettront de faire le point sur l’offre éditoriale destinée au marché étranger et de réfléchir sur les stratégies et les perspectives, également par rapport aux demandes et aux besoins exprimés par les enseignants qui travaillent dans les différentes parties du monde et qui sont des acheteurs et des destinataires potentiels, avec leurs étudiants, des livres italiens hors d’Italie. Débattre des problèmes du livre italien, des orientations culturelles et didactiques, du choix des auteurs à traduire, de l’équilibre entre histoire, tradition et contemporanéité, et établir un lien entre utilisateurs et professionnels sera sans aucun doute l’un des résultats les plus significatifs de l’événement « Italianistes du Monde ».