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3 mars 2020

Histoires éditoriales, les « Cahiers de l’Hôtel de Gallifet »

Depuis plus de quinze ans, l’Institut culturel italien de Paris publie une collection d’études et de textes de littérature italienne : les « Cahiers de l’Hôtel de Galliffet »

 

Crée et toujours dirigée par Paolo Grossi, la collection atteindra cette année l’objectif des cinquante premiers titres. 

 

La collection des « Cahiers de l’Hôtel de Galliffet » est née en 2003 avec l’objectif de publier les journées d’études et les colloques dédiés aux auteurs au programme des concours du Ministère de l’Éducation nationale pour le recrutement des enseignants d’Italien du secondaire (CAPES et agrégation). Au fur et à mesure du temps, les « Cahiers » se sont éloignés de leur mission d’origine afin de privilégier la publication de traductions de titres d’auteurs italiens, principalement du XXème siècle, peu connus en France et parfois épuisés en Italie. Ce précieux travail de « redécouverte » contribue à combler les nombreuses lacunes des maisons d’édition françaises. 

 

Toujours accompagnés d’introductions d’experts français et italiens (Salvatore Silvano Nigro, Mario Barenghi, Thierry Laget ou Martin Rueff, pour n’en citer que certains), les « Cahiers » se distinguent par le soin de la publication et la conception graphique. 

 

La première série – à la couverture couleur ivoire – comprend trente-et-un titres. Il s’agit principalement de recueils d’études, vocation première des « Cahiers » (on peut citer, entre autres, des actes de colloques sur Dante, Petrarca, Boccaccio, Machiavelli, Cellini, Metastasio, Alfieri, Monti, Pascoli, les écrivains de la Grande Guerre, Bassani, Calvino, Fo, Tabucchi), sans oublier toutefois des traductions importantes dues à Muriel Gallot, une grande anthologie de textes lyriques de Gabriele d’Annunzio (publié en 2008 après plus de quarante ans de disette éditoriale), la première anthologie des poésies de Giorgio Bassani en traduction française, due à Muriel Gallot, et celle des essais de Vittorio Foa (Une traversée du Siècle, dirigé par Antonio Bechelloni avec une traduction de Carole Cavalera). Il ne faut pas non plus oublier la mise en exergue de certains titres rares ou oubliés comme Museo d’ombre (Musée d’ombres) de Gesualdo Bufalino ou Il ventre di Napoli (Le ventre de Naples) de Matilde Serao, jusqu’alors étrangement inédits en France. 

 

Mais c’est avec la deuxième série – celle à la couverture bleue – que les traductions des textes du XXème siècle deviennent prédominantes.

 

Poésie et prose se volent la vedette avec les éditions des vers de Salvatore Quasimodo, de Anna Maria Ortese et de Goffredo Parise, d’un côté, et, de l’autre, des études critiques, autobiographiques ou de fantaisies d’auteurs-clé de la littérature italienne du XXème siècle, souvent peu connus dans la culture transalpine, comme Nicola Chiaramonte (Le paradoxe de l’Histoire, traduction de Credere et non credere, aujourd’hui épuisé en Italie), Piero Jahier (Avec les alpins), Antonio Delfini (Modène 1831. La ville de la Chartreuse) et Raffaele La Capria (Interviews impossibles).

 

Avec la troisième série – couverture blanche – se renforce la mission des « Cahiers » de faire connaître en France des auteurs contemporains. La collection s’ouvre à des poètes vivants comme Eugenio De Signoribus, dont est publié un recueil de proses poétiques (Aucun lieu n’est élémentaire), œuvre élégante de redécouverte d’auteurs qui utilisent en même temps l’italien et le français (on fait ici référence au cas de Nella Nobili, dont l’édition bilingue des Poèmes est dirigée par Marie-José Tramuta). Au croisement entre les cultures italiennes et françaises, on trouve l’une des rééditions les plus originales de la collection des « Cahiers », celle du roman d’Alberto Vigevani, Un certo Ramondès (Un certain Ramondès). Publié par la Feltrinelli en 1966 sans jamais avoir été réédité, le livre raconte l’histoire d’un agent secret français envoyé à Milan au printemps 1940 pour tâter le pouls du milieu intellectuel antifasciste. Il en résulte une comédie réjouissante en équivoques, dans laquelle l’agent Ramondès – qui vit son séjour à Milan dans les pas de Stendhal – est pris par des francophiles lettrés milanais pour un écrivain de la Nouvelle revue française qu’ils vénéraient… Traduit par Vincent d’Orlando, le livre de Vigevani s’ouvre par une introduction de Maurizio Serra

 

Parmi les derniers titres, il faut citer la première traduction française d’une anthologie d’essais du philosophe pacifiste Aldo Capitini assortie d’une préface de Goffredo Fofi ; la publication exclusive d’un recueil de textes autobiographiques inédits de Antonio Tabucchi, et les récits posthumes de Goffredo Parise, Gli Americani a Vicenza (Les Américains à Vicence), dans la traduction de Marguerite Pozzoli.

Au programme pour 2020, des textes de Nuto Revelli (Le due guerre) et Leonardo Sciascia (L’adorabile Stendhal) : le voyage des « Cahiers de l’Hôtel de Galliffet » à travers les étagères du XXème siècle continue!

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